(Le text decrit une recherche effectuée depuis fevrier 2012 jusque le mars 2013 à Athènes et presentée sous le même titre, à la conférence internationale "Psychanalyse et groupe" organisée par CNAM, à Paris, Mars 2013. Je dois aussi noter que l'histoire du groupe a continué après la recherche mais ça necessite un autre article que j' espère présenter dans l' avenir).
La dramathérapie
est une des psychothérapies des médiations artistiques. Il existe plusieurs
modèles de dramathérapie, comme c’est le cas du modèle des rôles (Landy), du
modèle anthropologique (Jennings, Gersie, etc.), du modèle des
transformations développementales
(Johnson) et autres.
Le modèle de
dramathérapie psychanalytique résulte de la rencontre de la théorie et des
pratiques de la dramathérapie comme elles sont été développées plutôt dans les
pays anglo-saxons et de la théorie psychanalytique du groupe et les travaux sur
la médiation de l’école française (Kaës, Anzieu, Chouvier, Brun, Roussillon,
etc.).
Dans ce modèle de
dramathérapie, le thérapeute est moins intervenant dans les actes symboliques
et reste dans la neutralité bienveillante.
Le contexte des
séances est bien structuré et défini. La priorité est donnée à la recherche du
sens ; un sens de la réalité propre du sujet, mais aussi un sens qui se
coproduit au sein du groupe.
L’interprétation
des actes symboliques a, alors, une place importante dans le processus et se
réalise par le membre lui-même et par les autres membres aussi. Le
dramathérapeute s’intéresse plutôt à la compréhension des phénomènes collectifs
et de la dynamique du groupe. C’est par ce processus qu’il propose les actes de
la médiation, d’une façon spontanée, non préparée d’avance, mais en
consonance avec le contenu qui se dévoile par cet ici et maintenant du groupe.
Le modèle psychanalytique
se distingue aussi par l’importance qu’il accorde aux phénomènes du transfert.
Les trois types de
transfert (face au thérapeute, face aux autres membres du groupe et face
au groupe lui-même) dans le cas des thérapies de médiations se doublent. On peut, alors, observer le transfert au
cours de la communication verbale et non verbale du groupe, mais aussi au cours
des médiations artistiques.
Ce dédoublement du
transfert est, à mon avis, un des plus grands avantages des thérapies de
médiations, puisque cela permet la prise de conscience dans un temps plus court
que dans les cas où la médiation est absente.
La diminution du
temps de la prise de conscience dans un autre cas pourrait consister comme un
acte perturbant et même violent, d’après Aulagnier, qui ne respecte pas les
défenses des sujets. Par contre, l’art, en tant que médiation, constitue
l’espace transitionnel, au sens winnicottien. En tant que tel, il produit un
espace de sécurité et une distance qui facilitent l’auto-observation à travers
le produit artistique.
En Grèce, pendant
ces trois dernières années de la crise économique, s’est développée une
situation que presque personne ne pouvait prévoir.
On peut facilement
constater le pessimisme et même la dépression généralisée sociale qui possède
des caractéristiques de contamination, situation dans laquelle les médias ont
un rôle important.
Nous constatons
aussi un énorme accroissement du taux de suicides, qui se traduit par trois
suicides par jour (pour une population totale de dix millions d’habitants).
Quelques suicides s’effectuent
de façon très spectaculaire pour se transformer finalement en actes
symboliques-collectifs. En même temps, les phénomènes d’anomie sociale et de la
violence entrent dans les vies quotidiennes.
L’environnement se
détruit dans cette politique en quête de profits immédiats et transforme les
forêts en mines d’or.
En même temps
que l’accroissement du taux de chômage touche 27% de la population,
l’émigration de la population vers des pays plus riches réapparaît depuis les
années 1960. Mais cette fois-ci, avec d’autres caractéristiques : il ne
s’agit plus des ouvriers, mais des jeunes surdiplômés.
Dans cette
politique d’austérité, les services de la santé mentale sont soit
arrêtés, soit beaucoup dévalués à cause de l’absence du personnel. Le
syndrome d’épuisement professionnel chez la plupart de nos collègues qui y
travaillent devient fréquent. Leurs salaires ont aussi été diminués de presque
de 30% au cours de ces trois dernières années.
Mais, il y a aussi
un autre aspect plus positif cette fois-ci. Dans ces conditions, des nouveaux
mouvements de solidarité et des réseaux d’économie d’échange, détachés de
l’argent, s’épanouissent dans tout le pays.
Que peut alors
faire le psychologue ?
En tant que
psychologue-dramathérapeute en cabinet privé, j’ai pensé à combiner mon désir
de contribuer au soulagement de la souffrance des chômeurs, en leur offrant la
possibilité de participer gratuitement à un groupe de dramathérapie
psychanalytique, et mon désir de rechercher ce qui se passe au niveau
psychologique chez ces chômeurs.
L’idée de
travailler avec les chômeurs a sa préhistoire. J’avais déjà vécu les
conséquences bénéfiques de ma propre psychothérapie psychanalytique sur
mon métier. Au cours des années suivantes, j’ai aussi constaté ce
changement positif de la vie professionnelle chez mes clients qui suivaient la
dramathérapie psychanalytique du groupe.
La souffrance
provenant du travail est assez répandue d’ailleurs. Elle touche souvent les
individus qui travaillent dans les grandes sociétés multinationales où la
souffrance provient de l’homogénéité et des exigences imposées insupportables.
Une autre population professionnelle présentant un risque élevé (le deuxième
après les infirmiers, selon ELINYAE) du syndrome de l’épuisement professionnel
en Grèce, est celle des fonctionnaires, à cause du système de corruption et du
favoritisme opérés par les partis politiques et autres acteurs politiques.
Le risque le plus
important que l’on peut rencontrer dans un traitement clinique offert aux
chômeurs est surtout épistémologique. Le chômage est un phénomène compliqué et,
en tant que tel, plusieurs interprétations sont possibles.
Dans un tel
projet, le danger évident est la psychologisation du chômeur (suivant des économistes comme Malthus, Booth
et autres). Plusieurs recherches soulignent la vulnérabilité psychique qui
résulte le chômage de longue durée, mais, dans ce cas, la psychopathologie
quelconque est la conséquence du chômage et pas sa raison. Il y a aussi des
théories qui considèrent le chômage uniquement comme un phénomène social (Engels,
Beveridge, Keynes, etc.).
Une interprétation
psychologisante ou socialisante des phénomènes complexes, tel que le chômage, n’est
jamais totalement neutre sur le plan idéologique (Papastamou, Doise).
La solution à ce
problème nous vient du courant de la psychologie sociale clinique (Pagès, de
Gaulejac, Navridis et autres) qui tente une synthèse du social et de la
clinique, en s’intéressant plutôt aux mécanismes articulatoires, relationnels
entre le social, l’individuel et la famille, en tant que cellule intermédiaire.
C’est sous cette
perspective que j’ai commencé à travailler avec un groupe-pilote des chômeurs.
Ce groupe avait deux buts : thérapeutique et de recherche.
Est-ce que le chômage
à longue durée produit des difficultés psychologiques chez les chômeurs, qui
les empêchent à réintégrer le marché du travail et si oui, quelles en sont les
causes ? Y a-t-il des facteurs internes concernant l’historicité du sujet
et de sa famille qui peuvent intervenir dans la difficulté de celui-ci à
trouver un travail ? Ces deux questions ont été la base de cette
recherche.
L’échantillon
Pour
trouver les membres de ce groupe, j’ai profité de l’usage des médias sociaux
(blog, Facebook, Twiter, autres sites).
Les
critères du choix des chômeurs étaient :
– être au chômage
depuis plus de huit mois,
– ne pas être des
étudiants,
– avoir un revenu
annuaire jusque 8000 euros au maximum.
– posséder une carte
de chômage.
Plus
de cinquante personnes ont téléphoné et ont accepté un premier rendez-vous,
mais seules dix se sont finalement présentées, et parmi les absents, seuls deux
avaient prévenu qu’elles annulaient le rendez-vous.
Parmi
ces dix personnes, sept seulement répondaient aux critères et ont été acceptées.
L’une d’elle a trouvé un travail avant le commencement du groupe et n’y a donc
pas participé.
Le
groupe de six personnes a commencé au mois de février de 2012. Il était
constitué de cinq femmes et un homme, d’un âge moyen de 34 ans. Cinq sujets avaient
un niveau d’éducation supérieur et le dernier, moyen.
Parmi
eux, trois personnes ont avoué qu’elles voulaient aussi connaître la méthode de
dramathérapie (ainsi, elles avaient en même temps un motif
supplémentaire).
Les
métiers de leurs parents montrent que tous les membres du groupe proviennent de
la même classe sociale. Tous les parents étaient des techniciens-manœuvriers,
sauf un policier.
Le contrat
Le
contrat est présenté au cours de la première rencontre individuelle :
– la participation au
groupe est gratuite. Mais chaque membre doit apporter quelque chose à chaque
séance ; chose réelle ou irréelle, peu importe sa valeur économique ;
– la participation gratuite ne vaut que tant
que dure le chômage. Si un membre trouve du travail et veut continuer la
thérapie, il doit rembourser le 15% de son revenu, jusqu’aux limites du tarif
que payent les autres clients. À partir de ce moment, le sujet n’est plus
obligé d’apporter l’objet du remboursement ;
– nous avons une
séance d’une heure et demie par semaine et des périodes de vacances ;
– quand quelqu’un
veut partir du groupe, il doit prévenir au moins deux mois à l’avance, pour que
le groupe et le sujet lui-même puissent travailler le deuil de la séparation.
Les buts thérapeutiques généraux
– Le support.
– La prévention de
suicide, de psychopathologies liées au chômage, de la chute à
l’anomie, mais aussi de la victimisation à cause du besoin.
– Le changement des
attitudes (de la passivité à l’activité, de la rigidité à la flexibilité, de la
soumission aux réalités imposées à leur mise en question, etc.) des
comportements et des rôles qui peuvent biaiser le retour à l’emploi.
– La connaissance de
soi et l’évolution.
– Préciser leurs
désirs concernant le travail/Réorientation.
– La focalisation
vers le désir-but.
– Le renforcement
psychique.
– Retrouver le moral
– pas de culpabilisation, mais retrouver la foi en un avenir meilleur.
– Se resocialiser : Etablir des relations
avec des groupes, d’autres individus, suivre des activités collectives, faire
face à la honte.
– Synthétiser et
produire des nouvelles identités professionnelles plus indépendantes.
Le processus
Le
thème des conversations du groupe pendant les séances ne se limite pas au chômage.
Le processus se déroule comme dans tous les autres groupes avec lesquels je
travaille. Ce qui fait la différence cette fois-ci, c’est que les membres du
groupe à la place de me payer pour leur participation par l’argent, ils
apportent des objets en tant que remboursement.
Ces
objets portent toujours une signification symbolique et leur présentation au
groupe – ainsi que la recherche de leur sens par le groupe – est devenue comme
un rituel à chaque séance. Ces objets, eux-mêmes, se transforment ainsi en
matériel de médiation supplémentaire.
Une
autre fonction de ces objets est leur contribution à l’amélioration de l’estime
de soi des membres du groupe. Ces objets qui sont apportés par les membres du
groupe à la place de l’argent sont très utiles pour mon travail, comme il y a
plusieurs techniques de la dramathérapie où nous utilisons des objets sur la
scène.
Parfois, des objets-nourritures arrivent pour tout le groupe (comme des
fraises, des gâteaux, des œufs, des glaces, etc.).
La contribution, l’offrande
elle-même, devient très bénéfique aux membres et constitue un facteur organisateur du contexte de ce
groupe.
Les
membres attendent toujours ce moment de l’offrande des objets, et leur
contribution à la prise de conscience, ainsi que leur fonction cohésive (ces
objets sont étant perçus comme des cadeaux) sont si marquantes que personne ne
veut arrêter de participer à cette pratique, même au moment où ils commencent à
payer normalement
après avoir commencé à travailler.
Au
niveau de rôles choisis spontanément sur la scène, nous distinguons des rôles qui
concernent :
– le rejet social
(comme du bouc émissaire, du clandestin),
– le sacrifice
(Jésus, Iphigénie, l’agneau),
– la fuite (comme
celle du voyageur, du nomade),
– l’absence de place
et d’auto-annulation (de l’invisible, du suspendu, de l’étranger),
– la suppression ou
l’infériorité et les relations du pouvoir (de l’enfant, du héros – qui remplit
une mission imposée par le roi ou le dieu, du pion-soldat).
– les rôles plus
élaborés (du roi, du dieu, du professeur, du parent, du créateur, de l’innovateur).
Ces
rôles, on les voit dans une évolution au cours de la thérapie.
Aujourd’hui,
le groupe continue avec six membres, mais sa constitution a changé. Deux sont
partis parce qu’ils ont trouvé du travail (un dans une autre ville et l’autre,
parce que ses heures de travail coïncidaient avec celles du groupe), et un
autre a déménagé dans sa ville d’origine – considéré par le groupe comme drop out. Trois nouveaux membres ont
rejoint le groupe au cours des sept derniers mois.
Nous
pouvons distinguer trois catégories des sujets-chômeurs (sur les neuf
sujets) :
– les motivés-actifs
(comme les deux sujets qui s’intéressent aussi à la méthode de la
dramathérapie). Ce sont les premiers à avoir retrouvé du travail ;
– les
dépressifs-découragés (deux sujets) dont une femme avait commencé à présenter
des comportements au bord de l’anomie comme résidence nomade, usage de drogues,
isolement et rupture des relations avec sa famille. Pendant la thérapie, elle
est devenue plus consciente de sa situation, elle a trouvé un appartement en
colocation, dont elle paie le loyer en gardant deux enfants à mi-temps, et elle
est devenue beaucoup plus créative en se concentrant sur son art et en
participant à des événements artistiques, mais sans, jusqu’à présent, pouvoir
en vivre ;
– les névrotiques
(cinq sujets). Ces sujets se caractérisaient par un langage si mal structuré
que les autres membres du groupe se plaignaient de ne pas les comprendre. Petit
à petit, leur langage est devenu beaucoup plus clair et moins chaotique. En
plus, nous constatons leur progrès à prendre des décisions et ne pas se perdre
dans des différentes possibilités. C’est la décision prise qui à la suite organise
le comportement par la focalisation sur le but. Ainsi, ils ne restent plus dans
la passivité. L’abandon au hasard pour trouver un boulot, peu importe
lequel, donne petit à petit sa place à la motivation personnelle pour
trouver un travail désirable.
Ces personnes ont
trouvé dans les médiations artistiques une voie d’expressivité plus directe. Au
niveau des actes symboliques, ils préféraient des rôles immatures. Les deux
sujets souffraient de crises de panique. Après trois mois, ces symptômes ont
disparu. Un des deux sujets a abandonné le groupe au bout de six mois pour
retourner dans son île d’origine, mais sans projet. Il s’agit du seul drop-out.
La
réalité collective du groupe a été marquée par des phases de transition, à
cause du changement de sa dynamique par l’entrée ou le départ des membres,
mais, aussi, à cause de l’évolution du groupe.
Les
sujets devenaient plus conscients de ces passages grâce à la médiation et à son
contenu symbolique. Le passage d’un schéma (pattern)
à un autre se manifeste dans les produits artistiques, mais aussi dans les
objets apportés au groupe et dans les rêves.
Il
y avait, par exemple, des séances où plusieurs membres apportaient le même
objet, ou presque le même rêve, comme c’est le cas où le groupe « a
parlé » sur le changement de perspective. Ça c’est l’exemple d’une séance
au cours de laquelle trois membres apportent comme objets d’offrande des paires
de lunettes. Un autre membre était arrivé ayant cassé ses propres lunettes.
Ainsi, le thème du changement de perspective s’introduit dans cette séance par
la médiation des objets d’offrande.
Aujourd’hui,
parmi les neuf personnes qui ont été membres du groupe au cours des treize mois
qui a duré, cinq ont trouvé les postes qu’ils désiraient, deux travaillent à
mi-temps, une est encore au chômage et une est partie avant de trouver un
travail. Parmi les cinq qui travaillent, deux gagnent 50% de plus que le
salaire moyen en Grèce. Un autre sujet a choisi le travail désirable parmi
quatre postes trouvés et auxquels elle a été acceptée. C’est elle qui rejet
cette fois-ci les trois boulots pour garder finalement celui qui lui convient
le plus. Nous pouvons voir comment les rôles changent dans ce cas ; Celle
qui sentait rejetée par la société pour si longtemps, elle a finalement le
droit de faire son propre choix.
Comme
la majorité des membres du groupe travaillent aujourd’hui, l’heure des séances
a été changée pour le soir. Ce changement est vécu par les membres comme un
renforcement de leur estime de soi, comme une évolution, ainsi que l’a exprimé
un sujet en disant : Bienvenue dans
le monde adulte !
Un
nouveau groupe de chômeurs commencera bientôt. En même temps, nous sommes en
train de créer un réseau d’interventions avec d’autres collègues en Grèce afin
qu’un plus grand nombre de chômeurs puisse en bénéficier.
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